La hausse du prix du Café Touba, la perception des vendeurs et consommateurs
Le Café Touba est une boisson qu'on ne présente plus aux sénégalais. C'est une dose unique et exaltante pour débuter la journée en toute énergie. Cette prouesse nous la devons à Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du Mouridisme qui l'a ramené de son retour d'exil au Gabon. Mais, ces derniers temps, cette boisson a connu une hausse remarquable, passant de 50 à 100 francs. Ce qui fait réagir les consommateurs…
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| Crédit photo: aromanature |
Le café Touba est fait à base de grains de café,
mélangé à du poivre de Guinée (fruit de la Xylopia aethiopica), appelé « Diar »
ou poivre noir ou poivre de Selim. C'est une expérience sensorielle pleine de
saveurs enivrantes. Aujourd'hui beaucoup de jeunes sénégalais, hommes, femmes,
enfants même se lancent dans la vente de ce délice pour subvenir à leurs
besoins. Ils inondent les rues, routes et ruelles en quête de clients. Ce
qu'ils trouvent de moins en moins depuis la hausse du prix de cette boisson tant
aimé par la majorité des sénégalais surtout la communauté Mouride.
La perception de
quelques vendeurs :
Cheikhouna, un jeune qui dispose d'un petit espace
pour vendre du café partage les défis auxquels il est confronté depuis la
hausse du prix.
« Le café est onéreux, dit-il. Le kilo coûtait
trois mille francs seulement mais maintenant on l’achète à cinq mille voire six
mille. Et c’est très dur pour nous les vendeurs. Le peu qu’on gagne est destiné
à l’achat des tasses. Il y a certains clients qui refusent d’acheter la tasse à
100frs. Et d’autres ont diminué leur consommation. »
Saliou, par contre, n'a pas les moyens pour se payer
un espace cause pour laquelle il fait le tour des rues, routes, ruelles, places
publiques pour vider ses deux thermos de café.
« Je peine à vendre assez depuis l'augmentation
du prix car les clients viennent de moins en moins. Il faut savoir que
l'augmentation ne vient pas de nous. C'est la poudre de café qui coute cher. Ce
qui fait qu'on pas d'autre choix que d'augmenter à notre niveau pour avoir un
petit bénéfice. Même les tasses coutent chers. Ce n'est vraiment pas facile
pour nous. »
Il serait injuste de ne recueillir que les avis des
vendeurs. Les consommateurs aussi ont leur mot à dire de cette augmentation.
La perception de
quelques consommateurs :
D'après Soxna Aminata, la hausse du prix a littéralement
changé sa routine de consommation. Avant, « je pouvais prendre près de dix
tasses pour gagner en productivité mais maintenant je prends juste trois ou
deux parce que mon budget ne me permet pas d'acheter plus. Je suis étudiante
après tout. »
D'un autre coté Seydou en tant que consommateur accro
reste fidèle à sa routine de consommation. « Franchement, la hausse du
prix ne change rien de ma routine de consommation. C'est difficile certes mais
je ne peux pas me détacher du nombre de tasses que consomme habituellement. »
Que ça soit du côté des consommateurs comme du côté des vendeurs, chacun se fait une perception de la hausse du prix. Après avoir recueillis tous ces avis, il est clair que cette augmentation pose un réel problème dans les deux camps. La question qui en découle est donc commune : que faut-il faire pour que le prix du café Touba revienne à la normale ?
Zahraty,
Fatou Ndiaye

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