Eugénie Rokhaya Aw, la première femme nommée Directrice du CESTI.

« Chaque fois que vous montrez une image, chaque fois que vous émettez un son, une parole, chaque fois que vous écrivez, vous pouvez être l’occasion de dommages terrible par rapport à d’autres personnes ». Cette assertion vertueuse lancée par Eugénie Rokhaya Aw Ndiaye aux jeunes journalistes montre l'attachement particulier de celle-ci aux normes d'éthique et de déontologie.

Née en 1952 à Paris, d'un père sénégalais et d'une mère martiniquaise, cette grande dame est décrite par ses proches comme étant une personne simple, généreuse et droite, détachée de tout ce qui est futile et factice. Une femme qui a mené une vie de combat et d'engagement: amazone, en un mot. C'est d'ailleurs ce qui l'a mené en prison au régime de Léopold Sédar Senghor. Précisément, le 18 octobre 1975, douze membres d'un parti clandestin dénommé "AND JEF" ( Unité pour l'Action) où elle faisait parti, sont condamnés par la Cour de sureté de l'Etat pour formation d'une opposition clandestine regroupant plusieurs mouvements gauchistes et pour diffusion d'un journal clandestin dénommé " Xarebi" (La lutte). Malheureusement, cette incarcération lui a fait perdre le bébé qu'elle attendait. Elle était enceinte au moment de son incarcération. Mais une fausse-couche s'en est suivie. Après cette épreuve si dure, elle fut libérée. Médecin après la mort, pourrait-on dire.

En sa qualité de journaliste modèle, Eugénie a été à la tête du CORED (Le Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les médias). Mieux, elle a été élevé au rang de commandeur dans l'ordre national du lion à titre posthume.
En 2002, Eugénie dispensait le cours de Genre au CESTI (Centres d'Etudes des Sciences et Techniques de l'Information ), la première école de journalisme en Afrique francophone. Elle a participé à la formation de plusieurs journalistes.
Trois ans plus tard, elle fut nommée directrice de cette grande école. De 2005 jusqu'en 2011. Eugénie n'a pas manqué de marqué son empreinte au CESTI. 
Toutefois, la Faucheuse s'en est prise à elle. C'était un dimanche, 3 juillet 2022 précisément, Eugénie Rokhaya Aw Ndiaye a rendu l'âme à l'âge de 70 ans.
Afin de lui rendre un vibrant hommage, le CESTI a baptisé un amphithéâtre en son nom, le 22 novembre 2022. Quelques mois après son décès.
Amphithéâtre Eugénie Rokhaya AW Ndiaye

Une âme pure s'en est allée. Mais, chacun de ses actes, chacune de ses paroles, chacun de ses combats reste une source de motivation pour la jeunesse notamment les jeunes journalistes.

 
Zahraty,
Fatou Ndiaye

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