Le piège des standards de beauté: le cas de la chirurgie esthétique et la dépigmentation
Dans ce monde de masse aveugle, la beauté est devenue la
clé de l'acceptation sociale. C’est une loi que nos sociétés ont votée et
elle s’applique plus aux femmes qu’aux hommes. La femme est la principale
concernée. Ainsi, face à une norme aussi
pressante, un nombre croissant de femmes se tournent vers la chirurgie
esthétique et les produits éclaircissants pour atteindre un idéal souvent
inatteignable. La dépigmentation et la chirurgie esthétique constituent le
recours favori de la gente féminine pour satisfaire la société et soulager
leurs insécurités profondes. Maintenant, ces pratiques sont même normalisées
voire banalisées. Les standards de beauté ont évolué, dit-on. Or, derrière
l'apparente quête de perfection se cache un danger silencieux : celui de perdre
son identité, de s'éloigner de soi-même et de souffrir en silence des conséquences
négatives de ces choix.crédit photo: Pinterest
A l’ère numérique et l’omniprésence des réseaux sociaux, l’évolution des standards de beauté a connu une accélération remarquable. Nous sommes bombardées, à chaque instant, d’images de femmes dont la peau semble parfaite, les traits sculptés, la forme arrondie. Ces images, souvent retouchées et irréalistes, s’ajoutent à une réalité où chaque petit détail est scruté, jugé, comparé. La beauté devient un enjeu de pouvoir, de reconnaissance, une monnaie d'échange dans ce monde où l’apparence prime. Ce culte excessif de la perfection est toxique. Il favorise la perte de la confiance en soi et l’estime de soi en poussant les femmes à se comparer constamment telle ou telle personne. Quand la peau ne paraît pas aussi lisse que celle des mannequins, quand les rides trahissent l’âge, quand les cheveux ne sont pas parfaitement lustrés, alors, la tentation de changer, de dissimuler, d'effacer devient irrésistible. A force de vouloir être à la hauteur des attentes de la société, on finit par s’éloigner de notre propre image, notre marque personnelle, nos valeurs et principes.
1. La chirurgie
esthétique, un contrat de beauté éphémère
Qu’il s’agisse de lifting, de rhinoplastie ou
d'augmentation mammaire, chaque intervention modifie non seulement l’apparence
physique, mais aussi l’équilibre émotionnel et psychologique de celles qui y
ont recours. La chirurgie esthétique, comme son nom l’indique, promet une de
transformation miraculeuse. Mais elle fait plus de ravages qu’on ne l’imagine. Après
une intervention chirurgicale esthétique, on détient la beauté entre nos mains.
C’est un sentiment tellement puissant qui pousse la femme à croire qu’elle
mourra avec toute cette beauté illusoire. Pire, la chirurgie esthétique est une
drogue qui rend accro dès la première utilisation. Ce qui est d’ailleurs obligatoire
sinon les résultats ne seront plus les mêmes sur le corps : il faut renouveler
de temps en temps l’intervention. Et chaque nouvelle intervention crée au fur
du temps une insatisfaction. On ressent l’envie puissante d’en faire plus. Non seulement, on perd de l’argent qu’on
aurait pu investir ailleurs mais aussi cela occasionne un sentiment de vide,
une déconnexion avec sa propre essence, une crise identitaire ; ce qui
mène directement à une perte de confiance en soi, des remords, de la souffrance.
Quand l’illusion de la perfection se brise, c’est une douleur encore plus
grande qui naisse en nous.
2. La dépigmentation, une violence contre la peau
Au-delà de la chirurgie, un autre phénomène préoccupant touche de nombreuses femmes : l’utilisation de produits éclaircissants de la peau. Ces crèmes, sérums et lotions, souvent promus comme des solutions miracles pour obtenir une peau claire, ne sont pas seulement des instruments de beauté, mais aussi des instruments de conformisme. Ils véhiculent une norme selon laquelle une peau plus claire serait synonyme de beauté, de valeur, de statut social. Mais cette recherche de la « peau parfaite » dissimule un autre danger : celui de l’auto dévalorisation, de la peur d’accepter la couleur naturelle de sa peau, de renier une part de son identité. Ces produits conduisent la femme de l’hyperpigmentation aux brûlures de la peau, en passant par des perturbations hormonales et des cancers de la peau, les conséquences peuvent être dramatiques. Plus grave encore, la dépigmentation transmet un message insidieux : celui que certaines couleurs de peau sont moins belles, moins dignes d’être montrées, qu’elles doivent être « corrigées ». Derrière cette quête de clarté se cache un rejet de soi-même et des racines culturelles qui, au lieu d’être célébrées, sont effacées.
Il est essentiel de comprendre que la beauté ne réside
pas dans une uniformité de traits ou de couleurs, mais dans l’unicité de chaque
être humain. La beauté véritable se trouve dans la capacité à s’accepter tel
que l’on est, à célébrer sa singularité, à aimer son corps non pour ce qu’il
reflète aux yeux des autres, mais pour ce qu’il représente dans sa totalité. La
beauté véritable n’est pas une apparence physique mais une énergie qui émane de
l’intérieur, on la ressent autant qu’on la dégage.
Fatou Ndiaye
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