Pardonner, un pas vers l'ataraxie

 Le pardon est un acte de courage, de libération qui mène à une guérison profonde. La vie est faite de choix. Et pardonner, c'est choisir la liberté, lâcher prise. Se débarrasser des maux du passé qui alourdissent le cœur et l'esprit. Pardonner, c'est choisir de ne plus être prisonnier de la douleur.

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Le pardon est un acte profondément humain, une forme de liberté que l’on s’accorde à soi-même. Il n’est pas simplement une transaction entre deux âmes, mais un chemin intérieur, où l’on se libère des chaînes du passé pour retrouver la paix et la sérénité. Seul le pardon peut nous sauver des griffes de la douleur et la rancœur. Toutefois, le pardon est plus facile à dire qu’à faire. Il demande du courage, de la patience et une grande force intérieure. Et c'est justement cette force qui permet de guérir et de se reconstruire. Cela ne se fait pas d’un seul clic : il y a un processus à suivre.

1.   1. La reconnaissance et l’acceptation la douleur

La première étape de la guérison est de reconnaître la douleur que l’on porte. Pour se soigner, il faut d’abord accepter d’être malade. La douleur pousse le cœur à crier pour obtenir justice ; et ce sentiment donne naissance à la rancune. Fuir ou nier la douleur que l’on ressent, c’est chercher de la suffisance dans l’insuffisance. Il faut accueillir la souffrance, la regarder en face sans chercher à lui attribuer des justifications. Il faut juste l’accepter. C’est un premier acte de courage qui nous permet de comprendre d’où vient la douleur et pourquoi elle persiste. Après ce pas, on pourra faire face à ceux qui sont à l’origine de cette douleur.

2.   2. Confronter la source principale de la douleur

C’est une étape très difficile à franchir mais elle en vaut la peine. Pardonner ne signifie pas oublier ou excuser, mais analyser la situation sous un nouvel angle. Avoir une confrontation avec soi ou avec la personne qui est la source de la douleur ressentie. La seconde option est la meilleure. Il faut préciser que cette confrontation ne signifie pas une guerre de paroles malsaines. Cela ne fait que nous réduire au même niveau que celui ou celle qui nous a blessé. La confrontation doit être saine et positive : un moment où l’on détache le nœud attaché à notre âme. Parfois, il faut juste accepter que certaines choses échappent à notre contrôle. La personne en question peut ne jamais s’excuser, mais c’est à nous de reprendre les rênes de notre bien-être. En donnant à la situation une nouvelle perspective, nous parvenons à désarmer l’injustice du passé. Ce n’est qu’en faisant cela qu’on pourra combattre la colère.

3.   3. Tourner le dos à la colère

La colère est une émotion négative qui maquille la douleur. Elle peut se transformer en un poison qui se propage dans tout le corps, affectant ainsi notre santé mentale et physique. Elle ronge tout ce qui est positif en nous. La loi de l’attraction stipule qu’on attire à soi ce que l’on pense réellement, intérieurement. Autrement dit, l’intérieur est le reflet de l’extérieur. Si on nourrit des pensées saines et positives, des choses à ce même titre nous arrivent, pareille pour le cas contraire. Pour avancer sur le chemin du pardon, il est essentiel de commencer à se détacher de la colère. Il ne s’agit pas de l’effacer instantanément, mais de comprendre qu’elle est une réaction à notre souffrance. La méditation, l’expression de nos sentiments que ce soit par l’écriture, l’art ou la parole sont des moyens de libérer cette énergie négative et réduire l’emprise de la colère. Personnellement, l’écriture a été ma voie de libération. Et elle l’est toujours. J’ai recouvré la liberté que la douleur m’a fait perdre en écrivant tout ce qui me torturait intérieurement. Chaque mot, lettre, phrase, paragraphe me procure un soulagement inexplicable. Après avoir franchi cette étape, il reste à s’accorder le pardon.

4.   4. Se pardonner

L'un des aspects les plus difficiles du pardon, c’est celui que l’on s’accorde. Nous avons souvent des regrets et des remords pour les décisions passées, les erreurs commises, les mauvais choix. Pour embrasser la guérison, il est crucial de se montrer bienveillant envers soi. La société a formaté notre esprit de sorte qu’on soit plus dur envers nous-même qu’envers les autres. On ne se pardonne rien du tout. On se torture excessivement pour des choses dont on a généralement aucun contrôle. C’est pourquoi on manque foncièrement de confiance en soi. Le pardon ne consiste pas à effacer les fautes, mais à accepter qu’elles fassent partie de notre parcours. Il faut apprendre de nos erreurs et s’engager vers l’évolution. Pourquoi ? Parce que c’est la somme de nos erreurs qui forge notre personnalité. Moi, Zahraty, si je suis arrivée à un certain niveau de maturité et de confiance en soi, c’est bien grâce à toutes les leçons que j’ai tirées de mes erreurs, mes mauvais choix et mauvaises décisions. Se pardonner, c’est nourrir son âme de confiance et de compassion. En cultivant la compassion, nous sommes capables de comprendre les faiblesses des autres, de reconnaître leurs imperfections humaines. Autrement dit, derrière chaque comportement blessant, il y a souvent une douleur non guérie, un manque d'amour ou une incapacité à communiquer. A travers cette compassion, on se libère de la douleur que l’autre a provoqué. Lâcher prise, en un mot.

5. 5.  Lâcher prise sur les maux du passé

Le dernier pas vers l’ataraxie est de se détacher du passé, de tout ce qui nous empêche de vivre pleinement. Pour vivre heureux, il faut accepter qu’il y a des choses de la vie qui dépendent de nous et d’autres dont on a aucun contrôle. Parfois, il est nécessaire de fermer une porte définitivement pour en ouvrir une nouvelle. Changer de livre au lieu de tourner la page. Lâcher prise, c’est laisser tomber les pierres du passé que l’on porte depuis trop longtemps. Accepter que la paix intérieure est plus précieuse que la revanche. Chaque jour est une nouvelle opportunité de reconstruire notre vie et de regarder l’avenir avec un cœur plus léger.


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En péroraison, il faut que l’on retienne que le pardon n’est pas un acte temporaire, mais un voyage continu. C’est un processus qui nous transforme et nous permet de grandir intérieurement, d’évoluer extérieurement. Par le biais de la patience, l’acceptation et l’amour, nous apprenons à nous débarrasser des lourdeurs émotionnelles, à nous ouvrir à la paix. En pardonnant, nous nous offrons la plus belle des libérations : celle d’être libre et en paix avec nous-mêmes. Parce qu’au bout du chemin du pardon, il y a la lumière d’un cœur apaisé : c’est l’ataraxie. 


Zahraty,

Fatou Ndiaye


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