De l'art sur Dakar, la semaine de l'écrivain africain et la Biennale au menu
Jeudi 07 novembre 2024 marque l'ouverture de la 15e édition de la Biennale ( Dak'ART) et de la 32e édition des journées internationales de l'écrivain africain. Ces deux évènements sont décisifs dans l'agenda culturel sénégalais.

La semaine de l'écrivain africain, un hommage à la plume africaine.
Pour rendre un vibrant hommage à l'écrivain africain, l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) décréta le 07 novembre 1992 : Journée internationale de l'écrivain africain. Depuis, cette célébration se fait annuellement. Cette année marque la 32e édition qui a réuni à Dakar, des écrivains d'Afrique et de sa diaspora autour du thème suivant : « Littérature, citoyenneté et souveraineté » dans l'intervalle du 07 au 11 novembre 2024 au siège des écrivains du Sénégal précisément Kër Birago Bu Bess.
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Discours du Pr Bacary Sarr à l'ouverture de la journée international de l'écrivain africain. |
M. Abdoulaye Fodé Dione, écrivain, éditeur et membre de l'Association des Ecrivains du Sénégal (AES) indique que le thème choisi « nous renvoie à la responsabilité qui nous incombe dans la démarche participative à l'édification de nos pays ». Dans cette perspective, Alassane Cissé, en sa qualité de conseiller en communication de l'association témoigne que « l’Association des Ecrivains du Sénégal, sous l’impulsion du président Alioune Badara Beye est une prouesse. Le Sénégal est l’un des rares pays qui célèbrent la Journée Internationale de l'Ecrivain Africain en réunissant à l'occasion des écrivains africains et cela pendant des années. Nous invitons une vingtaine de pays d'Afrique (Tchad, Mali, Guinée, Mauritanie, Gabon, Bénin etc.,) et cela participe à la promotion des auteurs africains et contribue à booster l'économie du livre ainsi que la souveraineté éditoriale. » Les témoignages ne s’arrêtent pas là. Sékou Fofana, Président d'Afrilivres, auteur malien, présent à la célébration, exprime sa satisfaction en ces mots : « La journée internationale de l'écrivain africain est une heureuse initiative. Elle est à sa 32e édition, ce qui dénote de la régularité de l'événement et du sérieux que mettent les organisateurs. Pour moi, c'est un événement majeur de l'agenda littéraire africain auquel nous sommes honoré d'y prendre part ».
A cette édition, le comité d'organisation a choisi comme parrain le Colonel Momar Gueye, ingénieur Eaux et Forêts, spécialiste en développement international, homme de culture, auteur de plusieurs œuvres parmi lesquelles on peut citer la Malédiction de Raabi, publiée en 2011 et nominée au Grand prix du président de la République pour les Lettres en 2017. Il convient de préciser aussi que cette œuvre a été adaptée et présentée au Grand Théâtre Daniel SORANO. Le Colonel Momar Gueuye est le vice-président de l’Association des Ecrivains du Sénégal (AES) et le vice-président du centre-PEN Sénégal.
Alioune
Badara Beye, Président de l'AES magnifie cette décision et ce choix porté sur
la personne du colonel. Le lancement de la semaine de l'écrivain africain a eu
lieu sous la présence du professeur Bacary Sarr, Ministre, Secrétaire d'Etat
aux Industries créatives et au Patrimoine, qui d'ailleurs n'a pas manqué de
faire un discours captivant.
Le pays invité cette année est le
Bénin. Mme Béatrice LALINON GBADO, auteure, psychologue sociale, fondatrice des
Editions Ruisseaux d'Afrique a dirigé avec fierté la délégation béninoise. Elle
partage ces quelques mots : « C'est un grand plaisir pour nous.
Tous les débats, colloques et échanges invitent à une prise de conscience quant
à l'importance de tout notre patrimoine culturel, à léguer aux enfants et aux
jeunes à qui nous allons passer le relais pour qu'ils aient une meilleure
conscience de l'Afrique. Nous repartons avec beaucoup de joie ».
En péroraison, le parrain lance un message fort à la jeunesse : « De grâce, n'abandonnons pas le livre et la lecture, car la différence entre celui qui lit et celui qui ne lit pas, est comme la différence entre un cadavre livré à la pourriture et un vivant en constante évolution vers l'intelligence et le bonheur. Lisons tous, lisons davantage ! Lisons également les livres en langues nationales ».
2. La Biennale de l' Art africain contemporain ( Dak'ART), un voyage d'un mois au rythme de l'art.
Contrairement à la semaine de l'écrivain africain, la Biennale signe pour un mois. Un mois au rythme de l'art. Expositions, échanges, visites, partage et débats autour de la culture ainsi que la littérature. La Biennale est instituée en 1989, l'année suivante marque la première édition. Mais ce n'est qu'en 1996 qu'elle se tournera exclusivement à l'art contemporain. C'est un évènement d'une importance capitale. Depuis son institution, la Biennale n'a manqué son rendez-vous que deux fois: en 1994 et en 2020 à cause du COVID. C'est pourquoi les acteurs concernés ne souhaitait pas une nouvelle annulation vue l'envergure de cet évènement. Alors, le gouvernement qui venait de s'installer à opter pour un report de la date initial afin de mieux se préparer.
Le thème de cette année, c'est: " The Wake" ou " L'éveil, xall wi ".
Ce thème est inspirée de l'ouvrage In the Wake: On Blackness and Black Being de la professeure Christina Sharpe. Cette ouvrage traite de la situation des noirs vis à vis des notions telles que l'exhumation, le deuil et l'arrachement. Cette édition tend à exposer les problèmes auxquels les artistes africains sont confrontés, selon BBC Afrique. D'ailleurs, la directrice artistique de la 32e édition, Salimata Diop nous renseigne que ce thème s'inscrit dans une continuité, un courant inarrêtable qui embrasse un ensemble de temporalités: il s'agit de lier le passé et l'avenir en leur conférant une importance égale.
Environ 500 expositions OFF ont été recensées. Ce concept OFF a été crée par Zulu Mbaye , Jean Marien Claude Bruce etc., en 1996 dans le but de donner l'opportunité à toutes les parties prenantes d'exposer leur travail sans limite de qualité, de nationalité ou de critère de genre.
Dans le volet IN de la Biennale, 58 artistes ont été sélectionnés pour l'exposition internationale parmi lesquels on peut citer Senami Donoumassou (Bénin), Ghizlane Sahli (Maroc), Abdel Abdessmed (Algérie), Stéphanie Melyon Reinette (France) etc.,
La Biennale rend hommage à l'artiste Dout's Ndoye, décédé le 8 juin 2023. Un homme qui ne vivait que pour l'art à travers sa philosophie: « L'art avant toute chose. L'art dans toute chose.» 37 œuvres de ce dernier sont exposées à la Galerie Nationale d'Art .
NB: Amadou Sow, acteur culturel est l'auteur du logo de la Biennale 2024.
Zahraty
(Fatou Ndiaye)
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